Avant d’offrir des espaces du bureau, nous créons et animons des communautés, on met des gens en relation, on offre un terreau aux entrepreneurs et non simplement un terrain. Notre équipe est le coeur de la communauté, et si elle est heureuse et qu’elle rayonne, cette dynamique se propage.
Je sais que nos visiteurs ressentent très vite cette force. Les candidats aussi. C’est ce qui fait l’une de nos différences.
Quand Silversquare était encore petit, on gérait intuitivement un modèle collaboratif. Puis on a grandi et la question de son implémentation s’est vraiment posée. On a réalisé qu’il fallait structurer cette approche collaborative…
J’ai été marqué par une rencontre avec Nicolas Pelletier à travers le réseau APM. Il a une histoire singulière : il est devenu subitement allergique au travail, il attrapait de l’urticaire dans son bureau car le mode de fonctionnement de son entreprise était en décalage avec ses valeurs !
Pour résoudre ce problème, il l’a transformé en entreprise collaborative.
L’entreprise collaborative se base sur un modèle horizontal et c’est toute l’équipe qui porte le projet, pas uniquement l’élite … Tous les cerveaux fonctionnent ensemble ! Le leader adopte le rôle de gardien des valeurs et doit faire confiance. On l’a constaté chez Silversquare: quand les employés sont libres et heureux, ils trouvent du sens et du plaisir dans ce qu’ils font, et plus on leur fait confiance, plus ils s’engagent et portent le projet. L’autogestion et le sens qu’on trouve dans le travail sont clairement créateurs d’engagement.
On a passé deux jours avec nos collaborateurs et on a répondu tous ensemble aux questions suivantes : quelles sont nos valeurs? Quelle est notre mission ? Et quelle est notre vision? Deux jours à bétonner nos fondations, puis la stratégie de l’entreprise se monte naturellement.
Aujourd’hui, tous nos employés sont des bâtisseurs, ils coopèrent dans la perspective de faire avancer l’entreprise. Ca se concrétise dans notre processus de recrutement par exemple. L’équipe donne à Florence le mandat de screener le marché pour trouver un profil, et puis elle le soumet à l’équipe. Le candidat préféré est vu par tous nos collaborateurs et soumis à leur approbation. Evidemment, on recrute avant tout nos employés sur leurs valeurs.
Non, mais avec Axel, on a appris une leçon capitale au cours des 6 dernières années : il est vain de vouloir copier un modèle existant. La réussite de l’entreprise collaborative repose sur son propre système : ses fondations et son projet singulier. Elle a sa propre ADN, unique, car chaque entreprise est différente. J’ai traversé le monde pour passer une soirée avec Frédéric Laloux, belge, chercheur et grand spécialiste de l’entreprise collaborative. C’était vraiment très inspirant. J’ai compris qu’il pouvait me donner des concepts mais pas une recette ou un modèle pour Silversquare.
Avant tout, la confiance est au coeur de cette démarche: celle du leader envers ses équipes et vice-versa. Celle des leaders aussi: j’ai beaucoup échangé avec Axel et nous étions tous les deux partants pour cette approche. Enfin, j’ai trouvé utile de nous faire accompagner par des professionnels dans ce cheminement qui va à l’encontre du modèle hiérarchisé qu’on nous a enseigné.
Une fois qu’on s’engage sur le chemin du collaboratif, les horizons s’élargissent et cela mène vers d’autres chemins dans tous les champs de la vie. On est tous responsables d’un voisin qui ne va pas bien. Chaque fois que quelqu’un trouve sa place, c’est la terre entière qui va un peu mieux.
C’est une nouvelle façon de co-construire à tous niveaux, apportant du sens. Mon rêve, c’est de passer du mode collaboratif en entreprise au monde collaboratif globalement.
#1 Poser les fondations ensemble : cocréer la mission, la vision et les valeurs
#2 Ne démarrer qu’avec le consensus des dirigeants
#3 Créer son propre modèle, unique, correspondant à son ADN et ses valeurs
#4 Privilégier la liberté, la confiance et le plaisir : ils génèrent l’engagement
Mes sources d’inspiration
Reinventing organisations, par Frederic Laloux
Bretagne Atelier, par ean-Michel Queguiner
Article rédigé par Muriel Van Severen, membre SQ Louise