SQ Talk. Luc Julia, co-concepteur de SIRI : défier notre perception de l'IA

Luc Julia est un ingénieur et informaticien franco-américain, spécialisé dans l'intelligence artificielle. Il est notamment co-concepteur de l'assistant vocal Siri. Ancien vice-président de Samsung en charge de l'innovation (2012-2021), il a rejoint Renault en 2021 en tant que directeur scientifique.

Luc Julia a d'abord fréquenté le MIT, puis a rejoint le SRI International (qui fait partie de l'université de Stanford), situé dans la Silicon Valley en Californie, où il a travaillé comme chercheur dans le domaine des interfaces vocales. Il a toujours vécu dans la Silicon Valley, et a obtenu la nationalité américaine.

En 1997, le SRI lui propose d'avoir son propre laboratoire. Il fonde donc le Computer Human Interaction Center (CHIC ) en 1998, un laboratoire spécialisé dans l'intelligence artificielle qui a développé les premiers réfrigérateurs connectés et travaillé sur des prototypes de voitures intelligentes avec BMW. L'année suivante, il fonde avec le milliardaire Joe Costello l'incubateur " BravoBrava ! ", qui emploie neuf ingénieurs français, et sert à développer de jeunes pousses high-tech.

En 1997, il dépose avec son ami Adam Cheyer les brevets de ce qui deviendra Siri, et présente en 1999 " The Assistant ", ancêtre de l'assistant vocal. Il quitte le projet avant la création de la société Siri en 2007. Cette dernière a été rachetée en 2010 par Apple, ce que Luc Julia n'a pas apprécié à l'époque. Il rejoint cependant la multinationale en 2011 pour aider Adam Cheyer dans le développement de l'assistant. Il y est resté un an, gardant un souvenir mitigé de son passage chez Apple.

En 2012, il rejoint la société Samsung en tant que vice-président de l'innovation, dirigeant le centre d'innovation du groupe situé en Californie. Il est ainsi placé à la tête d'une équipe d'ingénieurs travaillant sur les nouvelles technologies liées à l'Internet des objets, aux données ou encore à l'IA.

Après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence en 2017, celui-ci déclare vouloir "faire quelque chose pour la France" et propose en août 2017 à Samsung de créer à Paris un laboratoire dédié à l'intelligence artificielle. Face au refus du groupe, il démissionne, mais est rapidement réembauché. En 2018, est fondé le Samsung Artificial Intelligence Laboratory (SAIL), qu'il dirige, situé dans le 2e arrondissement de Paris, dans un ancien bâtiment du Crédit lyonnais. La même année, Vanity Fair le classe au 22e rang des 50 Français les plus influents dans le monde.

En 2019, il publie L'intelligence artificielle n'existe pas aux Éditions First, avec pour objectif de déconstruire les idées reçues sur l'intelligence artificielle. Il y critique le discours alarmiste sur les dangers de l'IA, et indique qu'il préfère le terme "intelligence augmentée".

En 2021, il quitte Samsung après que l'entreprise a décidé de regrouper ses équipes de R&D à Séoul (Corée du Sud), une décision qu'il juge " incompatible avec sa vision ".

En avril 2021, il rejoint Renault en tant que directeur scientifique, en charge de la R&D au sein de la division logicielle. Son objectif est alors d'insuffler une "culture tech" au sein du groupe automobile, en travaillant sur "des projets pouvant être intégrés très rapidement dans les véhicules, en six ou douze mois". C'est la première fois qu'il travaille en France.

Dans le cadre de son contrat avec Renault, il ne passe qu'une dizaine de jours par mois dans son bureau de Boulogne-Billancourt, poursuivant ses allers-retours avec la Silicon Valley**.

**Crédit Wikipedia.